Balder, Souverain d’un Age à venir ou Un Dieu pour le 3ème Millénaire

| December 20, 2010 | 0 Comments

Par Arnbald OR

Publié dans l’ORB N° 207 – Yule 2257

Dans la tradition nordique, Balder est certainement un des dieux les plus populaire, mais également une des plus déroutant. Il semble être assez bien connu. Beaucoup de gens ont entendu parler de lui, ou du moins connaissent son nom. Mais en fait, très peu de choses sont connues sur sa nature divine. Nous trouverons difficilement un livre qui parle exclusivement ou principalement de lui.

En effet, parmi le peuple nordique, il peut paraître trop modéré, calme, doux et poli. Il ne représente pas exactement l’idée que l’on se fait du guerrier.

Cependant, certains noms de lieux et des témoignages archéologiques ou des documents, montrent que Balder était d’une grande importance. Et à un niveau symbolique, son mythe est probablement l’un des principaux événements de la voie Odiniste.

Quoi qu’il en soit, il paraît bien plus complexe et intéressant qu’il en a l’air à première vue. Georges Dumézil, le père des études indo-européennes et de la théorie de la trifonctionnalité, parle de Balder en tant que ” Souverain d’un Age à venir “.

Nous allons enquêter sur les éléments qui pourraient montrer que Balder était un Dieu important et qu’il pourrait apparaître comme un bon Dieu pour le troisième millénaire, un véritable et puissant Apollon du Nord, quand nous avons à présent notre foi et à faire comprendre ce que nous sommes.

Il est certain que la plupart des Odinistes connaissent les principaux éléments concernant Balder. Selon les Edda, il est le meilleur, le plus beau, le plus fameux et le plus aimé des Dieux. Il est le fils d’Odin et de Frigg. Mais il est voué à une mort précoce.

La version de Snorri Sturlusson de sa mort est un des plus fameux mythes du nord. Nous apprenons comment Frigg a reçu un serment de chaque chose sur terre : les métaux, les pierres, la terre, les arbres, le bois, la maladie, les animaux, les oiseaux, les serpents, le venin etc. de ne pas faire du mal à son fils. Toutes choses sur terre avaient prêté ce serment sauf la petite plante de gui. Ensuite les Dieux, réunis au Thing, se mettent à jouer à un jeu où ils lacent des armes sur Balder. Pendant ce temps, Loki qui avait pris la forme d’une vielle femme, avait réussi à obtenir le secret de Frigg. Il coupa une flèche dans la pousse de gui, puis il plaça cette flèche dans les mains du Dieu aveugle Hödr (le propre frère de Balder) qui la lança sur Balder. Bien sûr, Balder meurt et s’en va à Helheim sur un grand bateau-funéraire archétype. En Helheim, Hella dit qu’elle le laissera partir si chaque chose sur terre pleure pour lui. Alors chaque chose pleure sauf une géante prénommée Thokk qui est en fait Loki sous un autre déguisement.

Balder et Hödr réconciliés reviendront après le Ragnarok et dirigeront à la place d’Odin (j’aimerais ajouter qu’Hödr pourrait être Odin lui-même, mais nous verrons cela brièvement plus bas).

De nombreux universitaires ont essayé de placer ce mythe dans le contexte d’un dieu de la fertilité – principalement un dieu moyen-oriental comme Tammuz, Dumuzi, Adonis etc. – qui est tué puis qui revit. Mais apparemment, sa mort et son retour ne sont pas saisonniers ni connectés avec la fertilité de la terre. Nous n’avons pas de preuve de tels cultes concernant Balder.

A cause de sa mort et de sa renaissance, Balder a souvent été comparé au Jésus Christ oriental. Du moins, certains universitaires ont affirmé que l’histoire de Balder aurait été influencée par le christianisme. En fait, de plus en plus de spécialistes tendent à penser que c’est exactement le contraire et que l’histoire du Christ dans les pays européens a été inspirée par Balder. C’est par exemple le cas d’un ancien poème Anglo-Saxon (sur la croix de Ruthwell, Dumfriesshire) the ” Dream of the Rood ” : Le Rêve de la Croix ou Exaltation de la Croix. Bien que ce texte semble parler de la mort de Jésus Christ, il apparaît que de nombreux détails ne correspondent pas avec le mythe de la crucifixion et seraient basés sur la personnalité et l’histoire de Balder. Dans ce vieux poème, nous trouvons un Christ qui est un jeune guerrier germanique fort et brillant et qui subit une épreuve féroce, brutale et héroïque. Alors que le Christ biblique est blessé d’une lance et de clous, le Christ anglo-saxon est lui victime de ” flèches “. Il est même dit que ” le monde entier pleure ” suite à sa mort, un détail qui apparaît dans le mythe de Balder mais pas dans l’histoire du Christ. Mieux encore, pour décrire le destin funeste du héros, l’auteur a utilisé le terme ” Wyrd “, qui n’appartient certainement pas à la terminologie chrétienne. Si l’auteur du ” Dream of the Rood ” voulait parler littéralement du Christ, il aurait été plus simple de raconter l’histoire de Jésus. Mais l’idée de l’auteur était probablement de parler d’un ancien mythe, tout en donnant le nom du Christ au héros afin de le rendre plus acceptable pour la nouvelle puissance intolérante chrétienne. Et ce texte est antérieur aux invasions nordiques, ainsi il est donc clair que le mythe de Balder était présent dans les traditions germaniques et anglo-saxonnes.

Cette connexion entre le héros chrétien et Balder est tout à fait compréhensible. Il est dit depuis longtemps qu’en occident le Jésus ” solaire ” était basé sur le dieu grec Apollon. Toutefois, Apollon était spécifiquement un dieu Dorien. Cela signifie donc qu’il venait du nord, car les Doriens furent des envahisseurs venus du nord qui s’établirent en Grèce. Lorsque nous enquêtons sur les caractéristiques de Balder, nous pouvons le voir plus comme une figure apollonienne que comme une figue christique. En effet Balder et Apollon pourraient être le même Dieu. La tradition gréco-romaine présume qu’Apollon disparaît six mois par an ” hyper Borea “, ce qui veut dire ” au-delà du vent du nord “. Balder, en tant que divinité solaire, disparaît durant les six mois d’hiver, pour aller au sud.

Quoi qu’il en soit, tous les éléments donnés par Snorri et qui présentent Balder comme étant uniquement un dieu de toute beauté, devant accepter la souffrance et comme étant plutôt un dieu passif sont très suspects et difficilement compatibles avec le reste de ce que nous savons de lui.

Tout d’abord, jetons un œil sur son étymologie. Pendant longtemps, il a été dit que le nom de Balder signifiait ” brillant “, ” radieux “. Mais, pour être plus précis, ce nom peut exprimer une idée de courage, de bravoure. Un ancien adjectif vieux -norrois, Baldr signifie ” audacieux, courageux “. La racine de cet adjectif et le nom du dieu seraient la même et pourraient exprimer un concept de ” force “. En outre, le nom de la femme de Balder, Nanna, renvoie certainement à cette idée de courage et voudrait précisément dire ” courageux ” ou ” celle qui a le courage du risque ” selon Jan de Vries.

Quoi qu’il en soit, de nombreux universitaires pensent que Balder n’est pas un nom personnel mais un titre (tout comme Frey et Freyja, qui signifient respectivement ” seigneur ” et ” Femme, Souveraine “. Le nom Balder signifierait ” Souverain “, ” Seigneur “. Peut-être que nous ne connaissons pars le véritable nom de Balder dans la tradition nordique.

Concernant spécifiquement le monde Anglo-saxon, il y a des gens qui pensent que Balder est un dieu scandinave et qu’il était totalement inconnu en dehors de la Scandinavie. En fait, à part dans le ” Dream of the Rood ” que nous avons vu plus tôt, nous pouvons trouver son nom à travers différents textes et noms de lieux. Tout d’abord, il peut apparaître en tant que Baldaeg en différents lieux et textes. Ce nom signifie ” jour brillant ou éclatant “. Dans son dictionnaire, Rudolf Simek rapporte que nous trouvons également comme Baldaeg Wodening. Ce nom royal est typiquement anglo-saxon. Dans la chronique d’Aethelward, il est remplacé par Balder. Même Snorri nous dit dans son Edda que Baldeg est le second fil d’Odin : ” Baldeg, celui que l’on appelle Balder “. Comme Simek le mentionne : “Baldeg pourrait ainsi être une forme anglaise du nom Balder, dérivé du vieil-anglais bealdor ” prince, souverain “, un titre que nous avons déjà vu plus tôt.

Mais revenons à l’histoire. La partie narrative eddique du mythe de Balder – avec son dieu solaire et plutôt passif – n’est pas la seule version de ce récit. Le danois Saxo Grammaticus nous raconte une toute haute histoire dans sa ” Gesta Danorum ” Balder (prénommé Balderus) est toujours le fils d’Odin, mais c’est un demi-dieu agressif et presque cruel. Son frère est également Hödr (Höderus, mais il n’est pas aveugle dans ce récit). Ces deux frères se battent entre eux pour une femme, Nanna. Dans ce texte, Hödr est certainement plus positif que Balder. Ce dernier obtient sa force d’une nourriture magique. Un jour, Hödr rencontre trois ” nymphes ” (3 valkyries ?) qui lui disent qu’elles peuvent lui fournir cette puissante nourriture. Alors, il les suit, mange cette nourriture et il est ainsi capable de blesser mortellement Balder.

La version de Saxo est très certainement une histoire évhémériste, et donc elle est moins intéressante d’un point de vue religieux. Mais, à côté de son nom, cette dimension guerrière de Balder nous aide à le voir comme une figure bien plus complexe. Le Balder de Saxon, son caractère et les circonstances de sa mort nous rappellent un autre fameux personnage nordique : Sigurd/Siegfried. Ce dernier – petit-fils d’Odin – est le plus aimé des héros du Folk germanique, alors que Balder est le plus aimé des dieux et le fils d’Odin. Aussi bien le héros que le demi-dieu impliquent un puissant concept de grande virilité sexuel, de puissance masculine (que nous ne retrouvons pas dans la version eddique).

Mais même les textes eddiques ne le présentent pas comme un simple dieu innocent. Tout d’abord c’est un dieu sage à qui ses rêves lui parlent de son propre orlög et d’autres secrets, comme dans les explications de Saxo ou dans les Baldrsdraumar, les rêves de Balder. Dans un autre texte majeur, la Lokasenna (les sarcasmes de Loki), où Loki raille l’assemblée des dieux et des déesses. C’est alors une Frigg furieuse qui lui dit : ” Vois-tu, si j’avais ici, dans la salle d’Aegir un fils semblable à Balder, tu ne sortirais pas de chez les fils des Ases et tu serais, insolent, occis “. Ce à quoi Loki répond : ” Veux-tu encore, Frigg que je prononce d’autres de mes charmes maléfiques ? Je suis la cause que tu ne verras plus Balder revenir à la salle “. Cela signifie que Balder aurait pu être un grand guerrier. Il aurait pu battre Loki et c’est parce que Balder est mort que le fourbe Loki ose tout se permettre (de même si Thor avait été présent dans la halle d’Aegir, Loki n’aurait pas osé se comporter de la sorte).

Mais le thème le plus important du mythe de Balder – et le plus pertinent et utile religieusement parlant – c’est l’idée de sacrifice qui est très certainement d’origine germanique (et ne peut être soupçonnée de contamination chrétienne). Il a souvent été observé que dans un vieux poème, la Husdrapa (Xème siècle), Balder est appelé ” heilgar tafn ” ce qui signifie ” sacrifice sacré “. Le mot ” tafn ” était utilisé uniquement pour décrire les sacrifices païens, les cadeaux aux dieux et aux déesses. Il n’a jamais eu d’interprétations chrétiennes et n’a jamais été utilisé dans un contexte chrétien. En outre, la Husdrapa, et c’est exceptionnel, a été écrite par un auteur païen. Il n’est donc pas teinté d’influences chrétiennes. Par conséquent, tout comme le ” Dream of the Rood “, la Husdrapa remet Balder et son sacrifice dans un contexte païen nordique.

A la fin, ce sacrifice apparaitra être une part d’un processus initiatique. Pour les Professeurs Jan de Vries (Altgermanische Religionsgeschichte et Edgar Polomé (essays on Germanic religion), cette histoire serait un rite initiatique. Le passage d’un jeune homme (ou, dans certain cas, d’une jeune femme) qui passe -symboliquement du moins – par la mort pour revenir en tant qu’homme (ou femme) et en tant que ” souverain “, comme le fait Balder. Cela est sans aucun doute un modèle basique d’initiation dans toutes sortes de sociétés, de religions et de cercles. Plus spécifiquement, Polomé explique que le mythe de la mort de Balder serait une mythologisation d’une initiation guerrière Odinique similaire à l’initiation-peaux de loup que nous rencontrons dans la Volsungsaga lorsque Sigmund tue puis ravive son fils Sinfjötli. Polomé dit : ” vraisemblablement que l’initié se tenait au milieu d’un cercle d’hommes ; alors toutes sortes d’armes étaient jetées sur lui. Ensuite, ” Odin ” apparaissait sous la forme de Hödr – étymologiquement le ” guerrier ” par excellence. Hödr lance le gui. Comme s’il avait été frappé par la mort, l’initié tombe à terre. Tout cela était probablement joué de manière très réaliste, tellement réaliste que le jeune était vraiment considéré comme mort – d’où la douleur ” !

Ainsi, ce processus – la mort de Balder – est plus une initiation volontaire qu’un véritable sacrifice et ce pour des raisons différentes: Balder va délibérément à la mort car il a rêvé de son Wyrd et il le connaît. Odin / Wotan connaît aussi le Wyrd de son fils et le laisse partir, encore mieux, il est probablement le responsable direct de sa mort …

Certains diront que les véritables meurtriers sont Hödr et Loki. Alors qu’en est-il d’Odin/Wotan ? En effet, de nombreux universitaires comme Turville-Petre, de Vries, Polomé etc., considèrent que pour différentes raisons (par exemple, leurs noms) qui demandent de trop longues explications pour être exposées ici, des dieux comme Hödr, Vali (qui venge Balder d’Hödr) ou même Loki, ne doivent pas être vus comme des figures indépendantes mais plutôt comme des aspects d’Odin lui-même. La cécité d’Hödr rappelle la vision ” diminuée ” d’Odin (c’est un dieu borgne) spécialement si l’on considère qu’un des nombreux surnoms d’Odin est ” Tviblindi ” ce qui signifie ” aveugle des deux yeux “. Comme nous l’avons vu dans la version eddique, la main d’Hödr est guidée par Loki, qui est la partie sombre d’Odin lui-même. La mort de Balder n’est pas le pur triomphe du désordre et de la destruction, l’annonce du Ragnarok comme nous le dit Snorri. C’est plutôt l’accomplissement des plans d’Odin qui avait prévu de tuer Odin pour ses propres raisons mystérieuses, tout comme il est responsable de la mort de son fils Sigmund, le père de Sigurd/Siegfried.

L’interprétation selon laquelle Odin/Wotan serait le principal responsable de la mort de Balder repose sur plusieurs points. Premièrement, Allfather est responsable de la mort ” injustifiée ” de plusieurs de ses plus fidèles enfants ou adeptes. Par exemple dans la Gautreksaga, nous voyons le dieu donner à Starkad un roseau qu’il doit passer au cou du roi Vikkar pour un simulacre de sacrifice. Bien sûr, tout comme dans le cas de Balder, le jeu innocent se transforme en un meurtre véritable. Nous pouvons noter le Styrbjarna thattr qui nous offre une histoire similaire. A noter également les destins de Hrolf Kraki, Heidrek, Erik à la Hache sanglante, Sigmund le Volsung (le père de Sigurd/Siegfried), Hakon le Bon, etc. La liste des héros, qu’Odin a aidé puis ensuite trahi afin qu’ils soient occis et qu’ils rejoignent le Valhalla est très longue. Le dieu est connu pour provoquer la mort de ses plus fidèles supporters. Même l’utilisation d’armes semblant sans danger qui se transforment en armes mortelles est caractéristique de Wotan (voir la Gautreksaga).

Toutefois, il y a une différence majeure entre la destinée de tous ces héros et le Wyrd de Balder. Pour son père, le but de la mort de Balder n’est pas de lui donner une place au Valhalla. Car si Balder devait se battre lors du Ragnarok, cela rendrait impossible son retour après la bataille finale. Odin/Wotan veut protéger son fils durant le Ragnarok jusqu’à la venue d’un nouvel âge d’or où Balder aura à jouer un rôle dirigeant.

Pour suivre Jan de Vries, le récit n’annonce pas ou n’introduit pas la destruction, le désordre ou l’obscurité mais il enveloppe un processus d’initiation dans lequel la mort du jeune guerrier est symbolique. Parmi la société de ses semblables, le jeune “apprenti” est tué puis il renaît dans une nouvelle vie “éclairée”. Le nouvel initié est remplacé (en tant qu’apprenti) par un nouveau jeune homme, son propre vengeur, Vali (qui signifie “petit guerrier”), dont la première tâche en tant que candidat à l’initiation sera (du moins symboliquement) de rechercher et de tuer son ennemi afin de prouver ses capacités. En fait, sur le plan humain, le récit sur Balder sert de modèle adéquat et pertinent pour l’initiation Odinique d’un jeune guerrier (intérieure?). On pourrait traiter de la relation entre ce mythe initiatique et le mythe maçonnique d’Hiram qui est la partie principale du troisième degré d’initiation et où le gui, par exemple, est remplacé par l’acacia. Mais là encore, il serait trop long d’entrer dans les détails ici. Il suffit de mentionner que, même dans les cercles modernes, ce mythe initiatique peut apparaître comme supérieur.

Wotan tue en fait rarement lui-même ses victimes: il juge leur mort, mais laisse d’autres mains accomplir le sacrifice.

Nous pouvons même comparer la mort de Balder au sacrifice d’Odin sur Yggdrasil lorsque les runes viennent à lui. Selon le Runatals du Havamal, Odin-Wotan ” meurt ” (tué par une arme de jet comme Balder ; une lance pour Odin, une flèche pour Balder), sombre (comme Balder à Helheim) et revient encore plus puissant qu’avant (comme Balder qui devient le nouveau Wotan et ramène le secret des tablettes d’or qu’il a découvertes dans l’herbe de la plaine d’Ida).

Pour cette raison, Balder n’est pas sensé revenir avant le Ragnarok. C’est le grand secret (un secret caché à tous – même aux autres dieux et déesses) que Wotan chuchote à l’oreille de Balder lorsque son corps est prêt pour la crémation. Hel le gardera en sécurité jusqu’à la dernière bataille le ramènera dans le nouvel âge d’or. Et durant ce temps de transformation, Balder devra compléter son initiation intérieure pour découvrir les grands secrets des runes afin d’aider le monde futur à renaître et à se reconstruire. C’est le grand secret du nord, le 18ème chant du Havamal que Wotan ne veut pas dire.

Sur les champs non ensemencés
Croîtront les récoltes
Tous maux sont réparés
Baldr va revenir
Hödr et Baldr habiteront
Les lieux de victoire de Hroptr
Seigneur du séjour des morts.
En savez-vous davantage ? – ou quoi ?

Voluspa 62

La mort de Balder n’est pas, comme Snorri le dit (et encore une fois, cela montre que l’écrivain chrétien qu’est Snorri n’est pas une source valable pour nous) le début d’une chute dans le désespoir, mais au contraire un grand espoir pour les mondes d’être préservés. Lorsqu’ils sont de retour d’Helheim, Balder (le dieu brillant, symbole du jour, de l’été et de la lumière) et Hödr (le dieu aveugle, symbole de la nuit, de l’hiver et de l’obscurité) représentent ensemble la graine cachée de l’âme de Wotan. Leur retour du pays des morts est son propre retour à la vie. Ensemble et réconciliés, ils sont les conditions de la renaissance, l’incarnation polaire et le symbole de l’unité, ou plus précisément selon notre vision du monde, la multiversité.

Peut-être qu’à l’origine, le mythe de Balder était celui d’un dieu de la fertilité, peut-être dans un ancien peuple avant la venue des ancêtres des anglo-saxons. Mais il a évolué pour devenir celui d’un “Seigneur “. Et dans ce mythe, qui est supérieur à la doctrine chrétienne, les hommes et les femmes sont égaux, lorsque nous voyons la relation entre Balder et Nana. C’est pourquoi Balder fournit une bonne personnalité à mettre en avant. Comme Odin, il est Grimnir, le dieu masqué. Il appara^tt comme étant un dieu ” doux ” et solaire mais à la fin il n’est pas si doux. Mais il est certainement le ” souverain “, le gardien des rites qui gouverne le monde. Il nous démontre que les dieux – comme toutes choses – meurent puis revivent.

Avant de terminer, j’aimerais dire un mot à propos de Forseti, le fils de Balder. Il était le ” juge “, le président. Ces deux dieux ont une connexion avec la loi. Alors ” qu’aucun des jugements de Balder ne peut se réaliser “, Forseti est le juge parfait qui arrange toutes les disputes : ” tous ceux qui viennent lui soumettre leurs litiges s’en retournent réconciliés “. Mais la chose la plus intéressante est que Forseti était le dieu d’Heligoland, l’île sacrée des Saxons dans la mer du Nord. Cette île était appelée autrefois Fositeland, du nom de ce dieu. Ce point peut mettre en avant l’importance de cette divinité très peu connue et de son père, Balder. Comme le dit Grimm. ” Forseti est la preuve de l’étendue du culte de Balder “.

Concernant Balder, il y aurait encore beaucoup de chose à dire. Par exemple les liens entre son histoire et celle de Robin des Bois, un autre guerrier-juge, ou entre son mythe et le conte de fée de la Belle au bois Dormant, ou du symbolisme de l’anneau Draupnir de qui ” chaque neuvième nuit, huit anneaux d’or de même pois en dégouttaient “. Mais il m’est impossible de couvrir tous ces sujets en quelques lignes.

Balder est le dieu vaillant et bien aimé des mondes qui émergeront lors du nouvel âge d’or. Il apparaît en tant que jeune héros brillant qui incarne tous les enfants à venir et la ” graine ” (semence) de la joie et de l’espoir. Il représente cette joie et cet espoir cachés dans le sol durant l’hiver (l’hiver réel ou symbolique, les temps de souffrance et de maladie), mais qui germe dès que la bataille se termine et que le printemps est de retour : la promesse d’une renaissance à tous les niveaux.

En effet, Balder incarne tout cela pour le monde, et plus spécialement pour le folk païen. J’ai souvent observé que le public en général, qui ne connaît pas notre voie, ignore qu’il y a une telle figure apollonienne dans la tradition nordique. Et souvent, Balder aide à rendre cette voie plus acceptable et donne également le désir de l’étudier plus profondément. Mais en premier lieu, rappelez-vous que Balder, Grimnir est véritablement un guerrier ” intérieur “, un maître de l’initiation, et qu’il a toujours un grand secret à révéler.

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