Yule : Une célébration du Passé, du Présent et du Futur

| December 20, 2010 | 0 Comments

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Par Mark Puryear

Publié dans l’ORB 213 – Yule 2259

La plus sacrée de toutes nos fêtes ; le moment de l’année où la famille et les amis se réunissent pour partager en communauté. Durant des milliers d’années, dans des cultures du monde entier, des célébrations ont lieu en Décembre, trouvant leurs origines dans les anciens rites honorant le retour du soleil. Avec le passage du Solstice d’hiver, la nuit la plus longue de l’année, la “mort” de l’hiver a atteint son point culminant et les jours commencent à croître en longueur. En ces jours, avant le chauffage central et les couvertures chauffantes, un tel événement devait effectivement être joyeusement accueilli par tous les gens, surtout par nos ancêtres nordiques.

Il y a beaucoup de choses à prendre en considération dans la célébration de Yule. Après tout, avec des traditions couvrant toute l’Europe du Nord, dont beaucoup pouvant pointer vers une origine païenne, il est difficile d’obtenir une vue claire de la façon exacte de comment nos ancêtres célébraient cette saison de festivités des plus sacrée. Le but de cet essai n’est pas de détailler chaque tradition Teutonique de Yule, mais plutôt de présenter un thème commun qui rappellera les célébrations des anciens temps de Yule.

Il est généralement accepté par la plupart des personnes dans la communauté Odiniste qu’il y a au moins deux fêtes durant la période de Yule : le Solstice d’hiver, communément connu en tant que ” Modresnacht ” ou ” Nuit des Mères “, et le Nouvel An, appelé la ” douzième Nuit “. Beaucoup rejettent la date du 25 décembre comme étant signifiante à cause de son origine perçue comme étant chrétienne. Toutefois, des indices indiquent la possibilité que ce fût le plus aimé des rites de Yule par nos ancêtres.

Pour comprendre pourquoi le 25 décembre serait aussi significatif, on doit observer les phénomènes astronomiques qui y sont associés. Le Solstice d’hiver est la plus longue nuit de l’année. Après, il y a trois jours où la longueur des jours et des nuits restent relativement les mêmes. A partir du quatrième jour, normalement le 25 (lorsque le Solstice à lieu le 21), les jours sont nettement plus longs qu’ils ne l’étaient. Cet événement était reconnu dans le monde entier et est devenu l'”anniversaire” de sauveurs ou de dieux du soleil comme Krishna, Quetzalcóatl, Mithra et le Christ. C’est à cause de la vénération générale envers ce jour que les Romains lui ont attribué la date de la naissance de Jésus, dont le nom signifie en grec “Le Porteur de Lumière”.

Il ne fait aucun doute que nos ancêtres connaissaient très bien ce phénomène et le célébraient en tant que partie des 12 jours de Yule. En fait, Bède attribue effectivement “Modersnacht” au 25 décembre, mais ce terme est plutôt utilisé par les auteurs modernes et les praticiens pour nommer le Solstice. Il n’est pas nécessaire pour nous d’essayer d’éviter les traditions chrétiennes ou de craindre de les imiter car la foi chrétienne d’aujourd’hui elle-même est une religion fabriquée sur la base de nombreux systèmes de croyances différentes avant elle, y compris la nôtre. Nous ne pouvons pas voler ce qui nous appartient déjà.

Il a été établi que Yule est un terme ambigu utilisé pour représenter différents passages du temps. Tout d’abord, Yule, représente La Roue de l’Année (voir Grimm, Deutsch Mythology p. 91) ou la Roue du Temps représenté par divers symboles de roues avec des nombres différents de rayons. Le mot ” Yule ” signifie ” roue “. Chaque symbole de roue représente peut-être une différente longueur de temps (voir the Oera Linda Book où la roue à six rayons signifie le passage des âges). Le mois de décembre était appelé Yule ou mois de Yule par nos ancêtres et puis il y avait la fête de Yule. Il se peut qu’il y ait eu une autre signification pour ce mot, ce qui a causé certaines confusions en premier lieu. Dans la Scandinavie moderne, le 25 décembre est appelé ” jour de Yule ” (Islande : Joladagr, Suède : Juldagen etc.). Il est donc possible que dans les anciens documents, ” Yule ” ait été interprété comme étant toutes les fêtes de fin d’année alors qu’en fait elle se limitait au 25 décembre. Nous pouvons être sûrs que nos ancêtres célébraient le Solstice d’hiver et que cela marquait le début de douze jours de célébration qui prenaient fin au Nouvel An. Mais c’est le 25 qui est le jour du ” renouveau ” du soleil, et c’est peut-être ce jour qui était le point culminant des festivités.

Pour les besoins de cet article, nous pouvons continuer à nommer le Solstice d’Hiver “Modresnacht” pour le distinguer des autres fêtes, ce qui nous donne trois noms pour trois rites sacrés durant cette saison. Joladagr ou ” Jour de Yule ” marque le 25 décembre et ” la douzième nuit ” représente le jour du Nouvel An. Les trois grandes célébrations de Yule sont probablement les plus traditionnelles, donnant à la saison de Yule sa raison d’être et son sens qui sont de rendre hommage au passé, au présent et au futur. Un tel thème a continué d’être reconnu dans les cercles littéraires à travers l’Europe, inspirant des œuvres comme “Un chant de Noël” de Charles Dickens.

Il est probable, que la preuve la plus importante que nous ayons pour prouver l’authenticité des trois rites sacrés de Yule est la description de son saint patron, Santa Claus, le Père Noël, Weihnachtsmann, etc. Oubliez cet absurde non-sens selon lequel l’histoire du Père Noël viendrait d’un saint perse. Le seul point qui connecte vraiment les traditions chrétiennes et persanes, c’est que dans les deux il soit connu comme “donneur de cadeaux”. Mais même cela est un concept trop générique pour être considéré comme ayant du mérite. En Scandinavie, tout comme les ” Julenissen ” ou les ” Tomte “, il est vu comme un elfe. Les elfes sont un clan de ” demi-dieux ” dans la foi Odinique. D’autres traditions le relient au renne, animal que l’on retrouve principalement en Scandinavie et qui est une part importante de la vie et de la culture scandinave. De ce que nous pouvons constater, les origines de ces descriptions sont très certainement originaires d’Europe du Nord.

Je crois que le personnage du ” Père Noël ” est une combinaison de trois anciens dieux Odiniques, chacun étant représentatif d’un des trois jours sacrés de Yule. Certaines traditions parlent de trois différents ” porteurs de cadeaux ” (toute corrélations avec les trois rois mages, du mythe chrétien seraient erronées) : un bleu, un rouge et un vert. Seul trois dieux peuvent, sans contestations possible, être reliés à ces couleurs : Odin au bleu, Thor au rouge et Frey au vert. Certaines descriptions dépeignent ” le Père Noël ” comme un vieil homme avec une barbe grise, d’autres le montre à un âge plus jeune avec une barbe rousse. Cela peut seulement être expliqué par le fait que c’est une ” image ” tirée d’Odin-Hardbard (barbe grise) et de Thor Raudskegg (barbe rousse). En Allemagne, le “Weihnachtsmann ” vient sur son cheval pour apporter des cadeaux aux enfants, lesquels lui donnent de l’avoine et du foin en retour. Odin, également connu sous le nom d’Oski, ” Dieux des Vœux, des souhaits “, est particulièrement connu comme étant un ” porteur de cadeaux ” (voir Hyndlujod 2-3) et il chevauche vers Midgard sur son destrier, Sleipnir.

La plupart des noms des rennes du Père Noël sont des inventions modernes, mais deux d’entre eux sont d’origine anciennes et sont d’un intérêt particulier : Donner et Blitzen (Tonnerre et Eclair). Non seulement tonnerre et éclair sont très étroitement liés à notre dieu Thor, mais Donner est également la variante germanique de son nom. Nous ne devons également pas oublier que Thor est connu pour ses voyage dans son chariot tiré par 2 animaux, ses boucs Tanngrisnir et Tanngnjostr.

Finalement, il y a une tradition selon laquelle le Santa Claus ou le Père Noel seraient un elfe ou le seigneur des elfes. Rappelez-vous que les elfes sont uniquement reconnus dans le système de croyance teutonique. La strophe 5 du Grimnismal nous dit que les dieux ont donné Alfheim à Frey pour sa première dent, faisant de lui le seigneur des elfes.

Il est tout à fait approprié que ces trois dieux, dont les statues ont été trouvées ensemble dans le grand temple d’Uppsala, soient reliés aux rites de Noël. Si la théorie des trois fêtes sacrées de Yule se révèle exacte, la première célébration, le solstice d’hiver, serait le moment d’honorer l’année écoulée, d’honorer les ancêtres qui sont passés dans le monde divin. Certains ont émis l’hypothèse qu’il pourrait y avoir une corrélation entre la Samhain celtique et la Modresnacht germanique. Il n’y a aucune autre déité dans le panthéon nordique qui n’est plus approprié pour une telle tradition qu’Odin lui-même ; juge au Thing près de la source d’Urd (là où le sort des morts est décidé) et seigneur du Valhalla. Il est également dit que sa chasse sauvage, avec laquelle il nettoie l’atmosphère des “mauvais esprits”, est honorée ici.

La date du 25, le jour de Yule ressemblait probablement, lors des jours anciens, aux célébrations tenues de nos jours partout dans le monde occidental. C’est le temps pour honorer le présent, c’est le temps où le folk se réunit, où on échange des cadeaux et où nous profitons des fêtes. Qui d’autre que Thor, le dieu rieur, le dieu du folk, le protecteur et le bienfaiteur de Midgard, le mari de Sif, peut mieux représenter cette célébration.

Il y a une ancienne tradition où des vœux sacrés pour l’année à venir, ” les bonne résolutions du Nouvel An ” si vous voulez, sont prêtés sur la peau d’un sanglier. Le sanglier est un symbole de Frey. C’est un acte qui incite à regarder vers l’avenir, prendre en compte les jours à venir. Ainsi ce serait Frey et ses elfes qui seraient vénérés lors de la Douzième Nuit.

La question demeure : pourquoi les teutons ne reconnaissaient pas Yule comme la naissance du dieu soleil ou d’un autre sauveur comme la plupart des autres cultures ? Cela est probablement dû au climat du Nord. Bien que Yule fût certainement la plus sacrée des fêtes de nos ancêtres, les changements dans la saison n’étaient certainement pas assez significatifs pour être vraiment reconnus comme la naissance d’un dieu soleil. Cela n’aurait pas été le cas avant le 1er mai, lorsque Balder célèbre sa naissance.

Pour bien représenter l’ensemble des divinités qui étaient liées au rite de Yule, j’ai trouvé utile d’honorer les familles des trois dieux de Yule, avec chacune des trois Nornes afin de marquer la reconnaissance du passé, du présent et de l’avenir. Donc les dieux et déesses honorées seront : pour Modresnacht, Odin, Balder, Frigga et Urd ; pour Joldagr, Thor, Sif, Ull et Verdandi ; pour la Douzième Nuit, Frey, Freya, Skuld et les elfes.

J’ai constaté que depuis que j’ai commencé à utiliser cette théorie dans ma propre pratique que de nombreuses traditions que l’on rencontre peuvent facilement se glisser dans une de ces trois fêtes. Par exemple : la Bûche de Noël, rallumée à partir des restes d’une bûche de l’an passé, représente le retour de la lumière et sera brûlée au solstice. Le ” bouc de Yule “, une tradition suédoise, représenterait les boucs de Thor et sera utilisé le jour de Yule. Le gui sera pendu à Modresnacht et enlevé aux Douzième Jour. L’Arbre de Yule (sapin de noël) sera décoré à Modresnacht, et ainsi de suite.

Peu importe la manière dont vous célébrez Yule, il est très important de se rappeler, que plus que tout autre chose, c’est une période de réflexion, une période où nous honorons le passé, célébrons le présent et regardons vers le futur.

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Category: LORE ET RITUEL

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