Odinisme et (Anti-) Christianisme
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Par Mark Puryear
Publié dans l’ORB 212 – Eté 2259
Il y a plus d’un millier d’années, ils sont venus pour conquérir, ils sont venus pour nous persécuter, ils sont venus pour nous opprimer et détruire presque tous les aspects de notre patrimoine ancestral. Leur but était d’instaurer la suprématie de l’ordre catholique et de l’Empire romain. Pour atteindre ce but, ils ont peint les terres de notre Folk de notre sang. Nous avons lu les comptes rendus historiques sur la façon dont nos ancêtres ont défiés et se sont rebellés contre eux au nom de leurs Dieux et de leurs Déesses. Nous connaissons tous ces histoires, nous avons tous entendu parler de ces comptes rendus. Cela joue un grand rôle dans le fait que nous travaillions avec diligence pour reconstruire ce qui a été perdu il y a si longtemps. Cependant, je me demande si la passion pour ce travail et la colère envers l’héritage de l’église n’a pas aveuglé certains, donnant à penser que nos croyances représentent quelque chose qu’elles ne sont pas réellement. Nos objectifs doivent être axés sur le positif, et ne devraient jamais être fondés sur la vengeance ou la haine envers quiconque, car cela ne pourra que nous faire du mal, à nous et ce que nous asseyons d’atteindre.
Avant que nous ne commencions à examiner cela, je voudrais vous présenter quelques passages et je voudrais demander au lecteur de deviner d’où ils sont tirés :
O roi, pardonne à l’iniquité paternelle ; pardonne aussi à celle dont nous avons été coupables nous-mêmes.
Si nous avons commis une faute, pardonne-la.
L’homme commet des fautes ; vous le rendez à la vie.
S’agit-il de citations de la Bible? Du livre de Matthieu? De Marc? Des passages de l’Ancien Testament? Du Coran peut-être? En fait ce sont des citations tirées du Rig-Véda (hymnes VII. LXXXVI. 5 ; VII. XCIII .7 ; X. CXXXVII. 1) et il y en a de nombreuses autres comme ça. Comme vous le savez peut-être, les Védas sont des textes sacrés écrits par nos ancêtres. Alors que la religion védique ancienne a évolué vers l’hindouisme, les Vedas sont restés leurs textes sacrés et c’est un grand bonheur que ces écrits merveilleux aient été conservés. Ils démontrent souvent une ancienne connexion indo-européenne avec l’Odinisme, de plus, totalement dépourvue d’influences chrétiennes. Ce ne sont pas simplement des ramifications l’une de l’autre. L’Odinisme et l’hindouisme sont des évolutions culturelles séparées de la même Foi, qui existait il y a des millénaires dans ce qu’on appelle l’ère proto-indo-européenne. Pour prouver combien les deux religions sont étroitement liées, il suffit de regarder le nom du dieu hindou du vent, Vata (également Vayo), qui est identique au Wotan germanique, en vieux norrois Odin. Le nom de leur déesse de l’aube Usas, qui est le même que notre Ostara. Ces noms ne sont pas simplement liés, similaires, ils sont identiques. Ce ne sont que des variations des mêmes mots.
Une des choses dont je suis très fier en tant qu’Odiniste Folkish, c’est que nous acceptons notre Foi pour ce qu’elle est, plutôt que d’essayer d’en faire quelque chose qu’elle n’est pas. Nous rejetons les tentatives faites par les Marxistes de la transformer en une sorte de non-sens universaliste et politiquement correct, nous rejetons de même celles des suprématistes blancs qui l’utilisent comme une couverture à leur fanatisme. Notre religion est une ancienne religion ethnique, pour notre Folk, qui souligne l’importance d’une véritable diversité culturelle et du respect envers tous les autres peuples. Ceci étant dit, je trouve étrange que certains d’entre nous se retournent et contestent les progrès de notre mouvement en attaquant tous parallèles avec le christianisme que nous pouvons trouver dans nos recherches. Bien que nous ne voulions pas imiter le dogme dominateur et oppressif de l’Eglise, nous devons réaliser que nous partageons des points communs avec certains chrétiens car nous sommes tous des gens religieux. Qu’on le veuille ou non, cela nous amènera parfois à avoir des idées et des objectifs similaires et nous ne devrions jamais rejeter cela uniquement sur l’idée qu’ils les embrassent aussi.
Personnellement, je blâme le milieu universitaire pour avoir intégré une grande partie de cette attitude. Cela fait si longtemps qu’ils sont un obstacle majeur dans le rétablissement de ce qui nous revient de droit avec les mensonges et les idées fausses qu’ils perpétuent sur l’Odinisme. Ils veulent continuer à promouvoir l’image que nos ancêtres étaient des barbares sauvages, incapables de choses telles que le respect, la piété, ou un système moral fort. Ils veulent faire du christianisme le point de départ de la quasi-totalité de nos traditions sans même considérer que c’est le contraire qui est vrai; beaucoup de nos coutumes, en fait, toutes celles qui ne sont pas dans la Bible, viennent de l’Odinisme ou d’une autre religion païenne européenne . Nous allons passer sur les plus évidentes comme Noël et Pâques et nous tourner vers les deux qui vont vraiment exposer le parti pris des universitaires.
Le premier est le Hlauttein (mentionné dans la Heimskringla [goda Saga Hákonar 14], Eyrbyggja Saga 4, et Kjalnesinga Saga 2), le rameau à feuilles persistantes que nous utilisons pour « asperger » les liquides sacrificiels. Les chercheurs universitaires affirment que ce n’est qu’une imitation de “l’aspersion” catholique qui est utilisée pour asperger d’eau bénite lors des cérémonies du baptême. Mais d’où vient l’aspersion ? Elle n’est jamais mentionnée dans les écrits bibliques et le baptême chrétien est supposé impliquer une immersion dans l’eau et non pas une aspersion de celle-ci. Il est probable que le Hlauttein est une des anciennes traditions indo-européennes mentionnées dans le Rigveda (hymnes I.XXII.3, I.CLVII.4) et Atharvaveda (IX.1) comme le Madhukasa, le « Fouet à miel », ou le « fouet à Hydromel », qui était utilisé pour « asperger le sacrifice» (Rig I. XXII- 3) et même le folk – « O Aswin, amenez-nous la force et agitez sur nous votre fouet, d’où s’épand une douce abondance» (Rig I. CLVII. 4). Rien n’est mentionné sur ce en quoi ce fouet était fait et même si il est dit qu’il est une personnification de la brise du matin, il ne fait aucun doute qu’il ait pu avoir une contrepartie mortel comme un outil de cérémonie, ou qu’il ait été interprété comme tel par nos ancêtres Odinistes. Ceci justifie aussi l’utilisation moderne de l’aspersion d’hydromel au lieu de sang lors de nos Blotar, car il semblerait que ce soit l’utilisation la plus ancienne du Hlauttein ou Madhukasa.
La seconde tradition est celle du «Dieu inconnu», qui est décrit dans la strophe 65 de la Voluspa 65 comme un «Puissant Dieu (Seigneur) » qui doit arriver après le Ragnarok pour «régler toutes choses, prononcer des sentences, apaiser les discordes et établir une harmonie sacrée qui sera éternelle ». Il est à nouveau mentionné dans le Hyndluljóð 45 : « Alors un autre apparaît, qui est le plus puissant ; mais je n’ose pas dire son nom ». Bien sûr, tous les érudits sont unanimes pour déclarer que c’est le dieu chrétien, interpolé dans ces sources par des scribes zélés. Mais pourquoi auraient-ils peur de le nommer? On pourrait penser que si ils étaient vraiment zélés, ils auraient été plus que disposés à le faire, surtout quand on voit qu’ils l’ont fait ouvertement et en profondeur dans certains autres poèmes antiques, tels que le Sólarljóð.
Le fait est qu’il y avait probablement un «dieu inconnu» dans les traditions de nos ancêtres. Cela pourrait être une nouvelle incarnation d’Odin comme de “Grand Dieu” qui vient après le Ragnarok, ou cela pourrait être le destin personnifié dont les Nornes sont les agents. Lorsque les Anglo-Saxons nouvellement christianisés ont voulu donner à leur nouveau dieu un nom dans leur langue maternelle, ils l’ont appelé Metod, un mot identique au vieux norrois « mjötu ðr » signifiant «destin». Les Hindous Védiques ont également eu un «Dieu Inconnu», qui était appelé Ka, ce qui signifie « Qui ». Il a reçu son propre hymne dans le Rig-Véda (X. CXXI). Il y est bien sûr considéré comme un “Dieu Puissant” et il partage plusieurs attributs avec Odin: il a crée le ciel et la terre et il est le «donneur du souffle vital, de la puissance et de la vigueur» ( Voluspa 17-18, Gylfaginning 9). Il était facile pour les universitaires de conclure que le Dieu de la Voluspa et du Hyndluljóð est le Dieu des chrétiens, parce qu’ils refusent de voir notre Foi comme une Foi qui vénère la paix et l’ordre (même lorsque l’on doit se battre pour les obtenir), et que nous aspirons au prochain âge d’or , lorsque les troubles seront terminés et que notre « Puissant Dieu (Seigneur) règlera toutes choses, prononcera des sentences, apaisera les discordes et établira une harmonie sacrée qui sera éternelle ».
Le but de tout ceci est que nous devons continuer à aller au-delà de cette vue laïque et dépassée de notre religion fabriquée par des soi-disant savants qui veulent sans cesse discréditer nos ancêtres. Nous devons commencer par nous voir comme des personnes religieuses, avec un amour pieux pour nos Dieux et nos Déesses, avec un espoir d’une vie après la mort et avec une dévotion envers notre mode de vie et nos lois sacrées.
Il y a quelqu’un qui m’a critiqué pour avoir utilisé dans mes écrits le concept de l’expiation. Selon cette personne «c’est un concept chrétien». Cela n’à aucun sens parce que le christianisme est basé sur la peur et sur le fait de s’humilier pour obtenir le pardon, tandis que l’expiation est profondément païenne. Notre relation avec les Dieux et les Déesses est basée sur un respect mutuel, comme des adultes envers leurs partenaires. Dans les passages du Rig-Védas cités ci-dessus, les fidèles ne mendient pas le pardon, ils font des offrandes à leurs Dieux, puis dans la tradition d’un don pour un don, ils leur demandent de pardonner leurs péchés en échange. Il s’agit d’expiation. Comprenez que si vous croyez d’une façon ou d’une autre en une vie après la mort et aux lois religieuses qui influent sur l’au-delà, il doit y avoir un moyen pour compenser les transgressions, sinon on serait condamné à Niflhelheim pour chacune de nos erreurs. En d’autres termes, nous serions tous condamnés à Niflhelheim, parce que nous commettons tous des erreurs!
Nous voyons des formes d’expiation au sein de notre tradition. La forme la plus célèbre est celle du Wergeld. Même les Dieux se sont vu réclamer le Wergeld lorsqu’ils ont tué Gullveig-Heiðr: «Alors tous les Dieux montèrent sur les sièges du jugement. Divinités suprêmes et se consultèrent: savoir si les Ases paieraient le tribut ou si tous les Dieux recevraient offrande (Voluspa 23)».
Le fait est que pour que nous puissions continuer à reconstruire notre foi, nous devons d’abord le faire dans nos cœurs et dans nos âmes. Ce ne sont pas que quelques traditions archaïques auxquelles nous nous livrons à la pratique de temps à autres, ce sont des incarnations de nos propres existences. Elles résonnent dans notre sang, dans notre sol et dans nos esprits. Nous devons rompre les chaînes, toutes les chaînes, pour trouver ce qui est bon pour notre quête spirituelle afin que nous puissions éliminer ce qui pourrait nous empêcher d’atteindre notre plein potentiel. Il y en a parmi le mouvement Odiniste/Asatru dans son entier pour relever chaque parallèle avec le christianisme comme si c’était une sorte de blasphème contre notre religion. C’est une pulsion purement mal informée et réactionnaire. Nous ne sommes pas chrétiens, mais nous sommes des hommes et des femmes de foi, nous croyons en une vie après la mort, au bien contre le mal, au juste contre le faux. Nous nous efforçons au bien et à faire ce qui est juste et nous espérons être jugé scomme étant honorables par nos Déités bien aimées lorsque nous leur ferons face au Thing de Hel.
Nous pouvons et devons continuer a faire des parallèles entre nos croyances avec celles des Hindous védiques qui sont moins teintées par le christianisme, mais surtout nous devons bien comprendre la différence entre notre religion et les cultes monothéistes. Ensuite, nous pourrons mettre un terme à ces réactions instinctives envers tout ce que nous créons et qui pourrait avoir des similitudes avec leurs croyances. Il faudra du temps avant d’accepter vraiment notre Foi pour ce qu’elle est. Cela aidera notre grand mouvement dans sa progression pour les années à venir.
Category: OR ET ODINISME
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